Voici une deuxième série d’observations. Cette fois-ci, je me suis rendu à la logique d’Instagram et j’ai inséré les photos et les textes pour une lecture du bas vers le haut. C’est cet ordre là que j’observerais désormais.
Lorsqu’il y a plusieurs illustrations en carrousel commentées par un seul texte, la légende figure sur l’image du dessus. Les publications d’aujourd’hui sont numérotés de 1/6 à 6/6.
L’usager concepteur
Dans la Grèce antique, l’artisan était considéré comme un exécutant, plus ou moins talentueux certes, mais un exécutant. Le concepteur, ce n’était pas lui mais l’usager, celui qui allait utiliser ce qu’il fabriquait car c’est lui qui est le porteur des besoins.
Sous cet aspect, les Taïwanais sont frères des Grecs à observer la manière dont ils semblent tout concevoir en fonction du bien être de l’usager. En voici quelques exemples pris sur la voie publique :
Des rampes d’accès sur les trottoirs pour faciliter la circulation des poussettes, des râteliers à parapluie posés à l’extérieur pour débarrasser les clients d’un souci encombrant et ruisselant, des stations de métro visibles de loin avec leur numéro d’entrée affiché ostensiblement, des toilettes publiques propres et gratuites un peu partout…
Ajuster en silence les réalisations aux besoins est plus avisé que de proclamer le client roi sans en fournir la preuve…
Heurs et douleurs du massage Thai
Je sais maintenant pourquoi les masseuses Thailandaises doivent être fines et menues. Parce que si s’étaient des sumos, nous n’en sortirions pas vivant !
Le massage est une grâce pour le corps et un plaisir de la vie. J’en suis un usager modéré, mais chaque fois que j’en ai l’occasion à l’étranger, je m’y essaie.
J’avais jusqu’alors privilégié les massages à base de caresses appuyées. Je connaissais la réputation de la méthode thaïlandaise, mais ne m’y étais jamais risqué. En fait, ce n’est pas tant du massage qu’une série de pressions exercés par le poing, les coudes ou les pieds jusqu’à atteindre l’os, et d’écartèlements invraisemblables des membres faisant fi de leur angulation naturelle. Le premier quart d’heure, j’ai pensé mourir, puis ayant probablement dépassé le seuil de la douleur, j’ai pris le parti d’en rire. J’ai demandé à Sansisan si elle avait l’habitude de fabriquer plusieurs clients à partir d’un seul. Mais au bout d’une heure trente d’un tel traitement, j’avais l’impression d’être en lévitation. Voilà un conseil d’ami : si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas !
Faire la queue, tout simplement
Ce qui est le plus surprenant pour qui est habitué aux inextricables mêlées parisiennes sur les quais du métro, c’est la paix civile qui règne sur ceux de Taipei. Des lignes sont dessinées sur le sol indiquant le sens de la file et, même si la queue est longue, chacun s’y range dans son ordre d’arrivée et attend son tour. C’est si agréable et reposant !
Cela tient évidemment à un esprit civique universellement partagé. Il est si ancré que même lorsqu’il n’y a aucune ligne tracée sur le sol, comme ici, les piétons se rangent spontanément les uns derrière les autres, longeant les murs pour allonger la queue, et attendant leur tour pour prendre l’escalator.
Taipei, le soir
A Taipei, nulle part dans l’espace public, je n’ai vu de poubelles. Et pourtant, il n’est pas envahi de détritus. Sacré contrainte citoyenne que de devoir le soir attendre les camions bennes pour se libérer de ses déchets ! La ritournelle obsessionnelle qu’on entend ici et qui avertit du passage des éboueurs est celle de la rive gauche – si vous la reconnaissez merci de l’écrire en commentaire. Rive droite, c’est « La lettre à Elise ».
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Ce sera tout pour aujourd’hui. A bientôt !